Jivaros
Les Jivaros sont une ethnie très ancienne de la forêt amazonienne, majoritairement regroupée en communautés sur le territoire Equatorien et dans une moindre mesure dans le nord de l’Amazonie péruvienne. Egalement appelés Shuars, ils sont connus pour leur sens féroce de la liberté et de l’indépendance : ni les Incas, ni les Espagnols, ni les Jésuites n’ont pu les soumettre ou les convertir. Une de leurs traditions véhicule ce sentiment d’être indomptable : la pratique, jusqu’au milieu du XX siècle, de la réduction de tête, les « tsantzas ». Cette pratique avait pour but de s’emparer de la force et de l’esprit de son ennemi.
Matsigenka
Très bien décrite dans le livre « L’homme qui parle » (El hablador) de Mario Vargas Llosa, l’ethnie Machiguengas vit en majorité dans la partie haute de la rivière Urubamba en Amazonie. La communauté transmet son savoir au travers d’histoires et de façon orale. Les communautés sont strictement exogames, les jeunes hommes doivent quitter leur village pour chercher leurs futures épouses dans les villages les plus éloignés.
Cocamas
Cette population, qui habite au confluent de deux fleuves dans l’Amazonie péruvienne, a été fortement mélangée à d’autres populations lors du boom du caoutchouc (fin XIX° siècle). De nombreux éléments, en particulier leur langue, ont commencé à s’effacer au profit d’éléments « nationaux », hispanisant et postcolonial : la religion chrétienne, l’espagnol, la médecine « moderne »... Cependant, leur relatif isolement géographique a permis de maintenir une autosuffisance certaine et des liens sociaux très particuliers (désignation du futur partenaire, des leaders de la communauté, etc.)
Huitotos et Boras
Ces deux peuples, vivant non loin l’un de l’autre sur les rives des fleuves Nanay et Amazone, ont des zones d’influences mutuelles non négligeables, notamment au niveau du langage. Sous d’autres aspects, les deux peuples maintiennent leurs distinctions : les Witoto sont exogames, fonctionnent en termes de lignages patriarcales ; le peuple Boras, lui, vit en maisons communales, et ont une cosmovision apparemment beaucoup plus approfondie.
Yaguas
L’élément le plus distinctif de cette population est le fait qu’ils continuent à chasser munis de sarbacanes, ce stéréotype que l’on peut avoir sur les peuples amazoniens. De plus, les hommes fabriquent leurs vêtements en fibre végétale, et les femmes se peignent le visage avec de l’argile rouge. Les mariages se font, comme dans bien des peuples amazoniens, en chassé-croisé entre différents clans : le clan de végétaux, celui des animaux terrestres, celui des oiseaux, etc.
Ticunas
Cette tribu est célèbre pour la fabrication du curare, ce poison mortel dont ils enduisent leurs flèches pour tuer immédiatement leur gibier. Organisés en différents clans, les Ticunas se peignent le corps de colorants végétaux, d’une part pour mieux se fondre dans la nature pendant la chasse, et également pour éviter les piqûres d’insectes. Leur organisation sociale est intimement liée à la relation de la communauté avec la nature environnante.
Orejones
Le nom de cette communauté amazonienne, « oreillons », vient des grands disques de bois qu’ils s’incrustent dans les lobes des oreilles. Il ne reste plus que 200 individus de cette communauté aujourd’hui, installée sur les rives du fleuve Napo.
Asháninca
C’est le peuple le plus nombreux de l’Amazonie péruvienne, mais c’est aussi celui qui a connu le plus de violence vis-à-vis de son territoire réquisitionné et de déplacements de population forcés, de sa culture humiliée et de son travail dans les mines et autres exploitation du caoutchouc. Toute cette histoire difficile a développé chez eux un esprit de revendication et d’insoumission qui leur est encore très utile dans le contexte actuel. L’autre caractéristique qui fait la renommée de ce peuple, c’est sa cosmovision d’un monde à plusieurs niveaux et le rôle du Shaman, qui voyage entre ces différentes dimensions grâce à l’utilisation de plantes considérées comme sacrées comme la Coca, l’Ayahuasca et le Tabac, afin de soigner les maladies et vaincre les mauvais esprits.
Shipibos
Le peuple Shipibo ou Shipibo-Conibo est une ethnie de l’Amazonie péruvienne, connue pour sa grande maitrise dans l’art de la poterie et dans la confection de tissus. Son artisanat est caractérisé par des motifs géométriques fins qui font penser à des figures fractales. Lors de fêtes ou de cérémonies, ils dessinent les mêmes figures sur les corps et visages à l’aide de teintures naturelles. Chaque communauté a en son sein un shaman qui utilise les plantes médicinales et la plante psycho-active Ayahuasca pour faire des cérémonies spirituelles.
Q’eros
Le peuple Q’eros est un groupe ethnique ou une communauté quechua vivant dans la région de Cusco, province de Paucartambo, à plus de 4500m d’altitude. Communauté étudiée depuis les années 1950, ils sont également appelés « les derniers Incas » : leur organisation sociale et leurs traditions sont en effet très proches de celle des Incas. La plupart pratiquent une religion mélangeant christianisme et religion andine, mais leur cosmovision reste aussi proche que possible de la cosmovision inca.
Uros
Quand on parle du peuple Uros, on fait référence aux personnes qui vivaient sur les célèbres îles flottantes de roseau du lac Titicaca, à 6 Km de la ville de Puno. Leur quotidien était entièrement tourné vers le roseau, pour fabriquer les îles, leurs habitations, pêcher etc… Les derniers véritables Uros ont quitté les îles flottantes de roseau dans les années 1950 ; vers l’an 2000, il ne restait que deux personnes parlant la langue Uros… Aujourd’hui les îles sont habitées par des Aymaras qui reproduisent le mode de vie Uros pour le plus grand bonheur des touristes.
Quechua
Plus qu’une ethnie, le quechua est aujourd’hui une langue regroupant un ensemble de populations, vivant pour la plupart dans la cordillère des Andes. Les tribus Quechuas viennent, à l’origine, de la région de Cusco et sont les ancêtres de l’empire Inca. Leur langue s’appelle en fait Runa-Simi (Runa = homme, Simi = langue : la langue des hommes) ; ce sont en réalité les Espagnols qui ont donné ce nom à la langue, quant à l’origine il désignait une tribu et un étage écologique dans les Andes.
Aymara
Aymara est un mot pouvant désigner à la fois un peuple et une langue. La plupart des personnes parlant Aymara se trouvent en Bolivie (plus de 2 millions de personnes) et sur les bords du lac Titicaca au Pérou. Selon le spécialiste de la langue Rodolfo Cerrón-Palomino, l’Aymara était la langue officielle d’une tribu rivale des Incas.