De 1880 à 1912, la région de l’Amazonie au Pérou a connu une croissance économique fulgurante. En effet, après la découverte par Charles Goodyear d’une technique d’exploitation du caoutchouc lui conférant plus d’élasticité à toute température (technique de vulcanisation), ainsi que l’invention du pneu, la demande internationale de caoutchouc monte en flèche. L’Amazonie, qui est en réalité la région d’origine de ce matériau, est alors chamboulée : déforestation, fortune considérable amassée par les grands propriétaires, développement chaotique des villes amazoniennes comme Iquitos… Le gouvernement encourage largement ce développement économique, car cela le soulage d’avoir à mettre en place des programmes sociaux et de peupler par la force ces régions frontalières et donc stratégiques. Cependant, en 1912, un Anglais, Henry Wickham, vole des graines de caoutchouc pour les planter aux Philippines (Asie), provoquant concurrence et chute libre des prix de cette matière première. C’est le début de la fin pour l’industrie du caoutchouc péruvien, qui se voit amputé d’une grande partie de ses marges bénéficiaires, et qui s’éteint donc peu à peu.