Géoglyphes de Nazca

L’une des attractions majeures du Pérou est sans aucun doute la présence de mystérieux géoglyphes dans la région de la ville de Nazca. Sur un ensemble d’environ 500 km², des centaines de lignes droites et de formes géométriques, quelques 70 dessins des plus spectaculaires représentant des animaux ou des hommes, ont été gravés sur les dunes de sable et de roche. En s’y promenant, on ne se rend pas bien compte de l’immensité du site ; c’est en le survolant que ces incroyables formes prennent toute leur ampleur dans notre esprit. L’autre détail qui frappe est l’incroyable préservation de ces lignes : le climat, chaud et sec, empêche la croissance de la végétation ; une particularité climatique fait qu’aucun vent ne balaie ces dunes ; et les précipitations sont tellement rares que rien n’est venu effacer ces marques laissées par une culture pré-inca de plus de 2000 ans. 

On trouve donc un lézard de 180m de long, un singe à la queue en spirale, un condor de 130m de large, un colibri, une araignée, une baleine, une flèche, une fleur, un arbre, et même un astronaute. 

C’est au début du XX° siècle qu’un archéologue allemand, Max Uhle, a commencé à faire des recherches sur le site dont parlaient les rumeurs de l’époque. Mais ce n’est qu’en 1939, quand le premier avion survole la zone, que les scientifiques prennent conscience de l’ampleur de la découverte. C’est à la mathématicienne et astronome allemande Maria Reiche que l'on doit la majeure partie des trouvailles et des premières explications sur l’origine et l’usage du site : elle dédia 50 ans de sa vie à étudier, photographier, mesurer, analyser, et protéger le site des vandales. 

Selon Reiche, les lignes de Nazca dateraient de 900 à 600 av JC, et auraient été tracées par les cultures Paracas et Nazca. Elles représenteraient un immense calendrier astronomique, indiquant les positions des différents astres majeurs, pour diriger l’activité agricole. Ses analyses ont été par la suite réfutées. Plus tard, Tony Morisson a évoqué la théorie d’une connotation religieuse, de représentation du monde des divinités ; ou bien ces lignes auraient été des moyens d’irrigation ; ou encore, qu’il s’agirait de pistes d’atterrissage pour des extra-terrestres… Les experts ne parviennent pas à se mettre d’accord, mais une chose est sûre, l’ampleur et la précision de ces lignes tracées par un peuple si ancien continue à émerveiller ceux qui les survolent.